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Aujourd’hui comme toutes les semaines, je suis allée rendre visite à ma petite maman.
Depuis pratiquement 4 ans, suite à une perte d’autonomie, ma mère âgée de bientôt 92 ans, vit en maison de retraite.

Je pense que voir ses parents vieillir, c’est aussi entrevoir sa propre vieillesse... On est alors confronté à des questions sur nous-même.
Ma mère a eu la chance d’être reçue dans une maison de retraite, elle y vit dans les meilleures conditions de vie possible, un cadre très agréable, un personnel soignant des plus méritants et des plus humains. Avec les membres de ma famille nous y sommes hyper présents, cela y contribue certainement .
Malgré toutes ces bonnes conditions, j’y ai découvert tout un univers pas facile.

 J’y passe beaucoup de temps et j’observe beaucoup.

Que de souffrance aussi bien physique que mentale !
Ma mère ne s’est jamais préparée à ce que j’appelle la grande vieillesse, celle où l’autonomie se perd, celle qui nous met face vraiment à notre moi profond, celle que personne ne peut prendre à notre place, celle qui nous amène graduellement à notre finitude.
Par effet miroir, car je suis très proche de ma mère, je vis avec elle sa grande vieillesse, je la ressens, pourtant elle ne m’appartient pas… Il a fallu d’ailleurs que je travaille intérieurement là-dessus, que je prenne conscience que cette grande vieillesse ne m’appartenait pas, c’est celle de ma mère…

Pas facile de ne pas souffrir avec elle, car même si aujourd’hui à l’instant T, elle est beaucoup mieux, elle en a connu des montagnes russes !
A l’âge de 87 ans quand ma mère a commencé à avoir des problèmes de santé, tout est allé très vite. D’une vie en parfaite indépendance, le déclin physique qui lui a fait perdre son autonomie, a fait basculer sa vie...

L’anticipation n’est pas facile.
On est toujours un peu dans le
déni de voir ses parents vieillir.

Nous devenons alors, en quelque sorte le parent de notre parent. Une longue traversée douloureuse, qui nous demande à nous les enfants beaucoup de disponibilité et puis aussi on se pose beaucoup de questions. Pourquoi elle ? Elle ne mérite pas la maladie, la peur, l’anxiété…
Avec les membres de ma famille, nous n’avions qu’une seule idée en tête si elle devait partir ok, mais en pleine sérénité, pas dans la peur, l’anxiété.
Nous allions l’accompagner du mieux possible comme elle l’avait toujours fait pour nous.
Et c’est là qu’on s’est aperçu que, bourrée de médicaments comme elle l’était, sa fin de vie ne pouvait pas être sereine. Et j’ai bien vite compris qu’il y avait une sur-médication, attention, quand je parle de sur-médication, je parle par rapport à sa capacité à elle, sa capacité d’assimilation, sa capacité de digestion. Elle avait beaucoup trop de médicaments et du coup, elle n’était plus elle-même, on ne la reconnaissait plus, elle avait des troubles de mémoire incroyables, parfois elle ne nous reconnaissait même pas. On la sentait droguée et là, il a fallu décider de changer de médecin. Nous avons opté pour un médecin avec lequel nous pouvions dialoguer. Un médecin ouvert à l’homéopathie.

Il s’en est suivi une longue période de sevrage. Nous avons eu recours à l’homéopathie, nous avons fait appel à une ostéopathe qui passait chaque mois, nous lui avons fait écouter des relaxations guidées, nous l’avons beaucoup massé avec des huiles essentielles.
Les médecines douces nous semblent tellement plus appropriées à sa fragilité. Nous n’avons reculé devant rien, pour lui apporter de la sérénité. Et surtout, le plus important, nous lui donnons tout l’amour qu’elle mérite par une très grande présence.
C’est le remède le plus puissant.
Pour accepter de voir ses parents vieillir, il faut être clair avec soi-même sur le vieillissement, il faut accepter, accueillir cette époque de la vie, ne pas la renier. Un peu comme la mort d’ailleurs…
Et c’est sans doute, grâce à cette expérience avec ma mère qu’aujourd’hui, j’entre chez les seniors avec l’envie de réussir mon avancée en âge.

Toute ma vie, je me souviendrais de cette phrase que disait ma mère quand son déclin est arrivé. Cette phrase, je l’ai entendue plusieurs fois, je l’ai ressentie au plus profond de moi et c’est d’ailleurs à partir de cette phrase que ma mission de vie s’est dessinée:

“Je ne pensais jamais que cela allait être aussi difficile”.

C’est à partir de cette phrase que je me suis dit :

Ma mission sera d’Apprendre à mieux Vieillir.

Ne pas attendre 87 ans pour le faire.
Cette mission est importante pour nous tous.
Je pense sincèrement qu’il va falloir que cela devienne une priorité pour tout le monde. J’ajouterais que c’est même un devoir pour chacun.
Inutile de vous dire qu’il s’agit aussi d’un véritable défi pour les acteurs politiques car la population mondiale vieillit.
A l’échelle mondiale, on le sait, le nombre de seniors devrait pour la première fois de l’histoire, dépassait celui des enfants ceci en 2047, impressionnant non ?
Il va vraiment falloir que les personnes vieillissent le mieux possible en mettant le focus sur une meilleure santé physique et surtout mentale. Sinon cela deviendra un véritable gouffre financier complètement ingérable. Il faut savoir que la perte d’autonomie d’une personne est un vrai casse-tête financier.
Il ne faut pas s’intéresser à la vieillesse qu’en termes de soins médicaux.
La santé mentale est à mettre en avant.
Il est certain que gaver une personne de médicaments chimiques ne peut pas solutionner les problèmes de santé.
Pour ma mère, j’ai bien vu à quel point cela avait aggravé ses problèmes.
Les effets indésirables des médicaments représentent le numéro 1 des problèmes actuellement posés en gériatrie.
Le docteur Marc Girard le signale, il le dit : 140 000 seniors meurent chaque année de problèmes liés aux médicaments. Ceci représente 3 fois le nombre de personnes qui meurent d’un cancer du sein ou de la prostate.
Il ne faut pas oublier que toutes nos fonctions digestives, nos fonctions rénales ralentissent avec l’âge. A dose égale, un sujet âgé même en bonne santé, digère moins vite les médicaments, c’est clair. La personne âgée élimine moins vite les toxines, elle se retrouve très vite intoxiquée et c’est alors que les troubles arrivent au galop.

Nous avons vraiment un rôle actif à jouer dans le processus de notre vieillissement.

Comprenez bien que cette réussite n’est pas seulement entre les mains de la médecine.

Ne soyons pas dépendants de cette médecine traditionnelle.
Vieillir est beaucoup plus. C’est une affaire de devoir, de responsabilité individuelle, car un vieillissement réussi c’est d’abord une affaire de style de vie et c’est là, qu’intervient la prévention, par une bonne hygiène alimentaire, par une activité physique, par une bonne santé mentale.

Et je vous parlerais de toutes ces médecines dites parallèles, médecines douces comme l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie, l’étiopathie, l’hypnose, la réflexologie, il y en a plein d’autres qui ont vraiment un rôle aujourd’hui à jouer, non seulement dans la prévention mais aussi comme outil complémentaire à la médecine classique.

Je lisais dernièrement que, par exemple, la pratique du tai chi, vous savez cette gymnastique chinoise, permet de réduire le risque de chutes .Cette gymnastique lente est tout à fait adaptée aux personnes âgées.
Vous savez, maman on l’a beaucoup massé avec des huiles essentielles. On continue d’ailleurs. L’aromathérapie apaise les sujets agités, les personnes anxieuses. Je pense aussi à l’acupuncture qui est bénéfique contre les douleurs chroniques et là, je peux vous en parler personnellement parce que je ne tolère aucun médicament chimique, donc dès que j’ai un petit souci, je vais voir mon acupuncteur..
Bien que les habitudes soient difficiles à bousculer, les mentalités évoluent et j’espère que les pouvoirs publics vont s’ouvrir de plus en plus et placer toutes les médecines douces sur un même pied d’égalité que la médecine traditionnelle. Elles sont complémentaires, l’une ne peut pas aller sans l’autre et ce mariage va vraiment contribuer à un mieux vieillir.
J’étais très heureuse de partager ce petit brin de vie, de ma vie.

A bientôt

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